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Creators Club : Majeur·e·s avec Alice Deleporte et Caroline Decroix

Nous avons eu la chance de poser quelques questions à Alice et Caroline, co-cheffes de projet chez Majeur•e•s, le premier annuaire inclusif en ligne des professionnel·les femmes, personnes trans et non-binaires dans l’industrie musicale 🎶


Elles nous racontent l'histoire du projet, en quoi cela consiste et quel est son but ! 👇



Qui êtes-vous ? Présentez-vous !


Alice : Je suis Alice Deleporte, je vis à Lyon depuis plus de 10 ans où j’ai travaillé de nombreuses années à la communication et l’animation du réseau de professionnel·les des musiques actuelles. Ces expériences m’ont appris à identifier et mettre en place des outils fédérateurs et utiles pour le milieu. Je suis mobilisée et attentive depuis des années aux enjeux d’accompagnement et d’inclusion pour tous·tes dans l’industrie musicale.

Je suis aujourd’hui mobilisée en tant qu’antenne lyonnaise du réseau shesaid.so France, et missionnée en tant que co-cheffe de projet aux côtés de Caroline, pour la création et développement de Majeur·e·s.


Caroline : Je m’appelle Caroline Decroix, je suis parisienne et je travaille depuis plus de 15 ans dans le secteur culturel, principalement dans le cinéma et l’audiovisuel. J’ai participé à une grande diversité de projets, toujours en tirant les fils de l’accompagnement des talents et des professionnel·les, de l’éducation et de l’inclusion, structurant ainsi mon engagement à contribuer à rendre les industries créatives plus propices à

accueillir tou·tes celles et ceux qui en sont éloigné·es pour des raisons culturelles, sociales ou territoriales.


Quel est votre constat de la place des femmes et minorités de genre dans l’industrie musicale ?


Alice et Caroline : L’industrie musicale reste un milieu profondément clivant et discriminant en raison de stéréotypes de genres. Au-delà de conséquences désastreuses entraînant un climat sexiste, du harcèlement ou des violences, ce milieu favorise structurellement et sociologiquement la carrière des hommes aux dépens de celles des autres.

Les prises de conscience, la mobilisation d’organisations militantes, professionnelles et institutionnelles se font de plus en plus nombreuses. Il est temps de construire avec elles de plus en plus d’outils pour accélérer et accompagner le changement.

Les chiffres et les études sont sans appel : de nombreuses professions restent fortement masculinisées, les postes à responsabilité (cadre, direction) et d’influence (programmation artistique…) sont eux aussi brigués par les hommes. À poste égal, et d’autant plus passé 30 ans, on observe un effet d’éviction des femmes et des écarts de salaires qui se creusent. Les fonctions dites “supports”, moins valorisées et donc moins rémunératrices, embauchent de façon quasi paritaire mais les salarié·e·s peinent à y faire évoluer leur carrière et reconnaître leurs compétences. L’industrie n’échappe pas à une construction genrée des métiers.


Majeur•e•s c’est quoi ?


Alice et Caroline : C’est un annuaire gratuit en ligne qui référence les professionnel·les de la musique, s’identifiant comme femmes, personnes trans ou non-binaires, par le biais de leurs métiers et de leurs compétences. Une première version de Majeur·e·s a vu le jour le 26 mai.



Du secteur du live et spectacle vivant à celui de la musique enregistrée, toutes esthétiques confondues et issus de divers territoires, les profils sont consultables sur majeures.org, et filtrables par le biais d’un moteur de recherche adapté. Ces fonctionnalités seront amenées à évoluer au fur et à mesure du développement de l’annuaire.


Comment Majeur•e•s a vu le jour ?


Alice et Caroline : L’association shesaid.so France souhaitait depuis de nombreuses années construire un outil correctif tel que

celui-ci.

Cela demande un investissement financier, humain et technique conséquent et un engagement sur le long terme pour que cela puisse être pérenne et fonctionnel. Par le biais d’une proposition de soutien financier et collaboratif de Spotify France au début de l’été 2021, rapidement complété par le ministère de la culture et le Centre National de la Musique, l’association a pu initier un travail de préfiguration, de recherche de financements et de mise en production.

D’autres partenaires nous ont rejoints entre-temps. Cette coopération doit se développer pour garantir l’évolution et la performance de l’outil.


Quel est le but de cet outil ?

C’est un outil correctif qui a pour objectif principal de donner de la visibilité aux femmes, aux personnes trans et non-binaires, déjà professionnel·les de la musique, par le biais d’un référencement large et catégorisé, tout en mettant en valeur ce qu’il·elles savent faire, le ou les métiers qu’il·elles exercent.

Il s’agit d’apporter une réponse concrète à “j’aimerais collaborer avec des femmes mais je n’en trouve pas”.

Les outils et dispositifs correctifs ne sont pas là pour instaurer durablement de nouvelles discriminations, ils agissent, tant que cela sera nécessaire, comme des leviers d’équité pour lutter contre une discrimination établie et systémique.

Par ailleurs, le fait de qualifier des profils par des compétences “transférables” acquises et des métiers de façon précise, peut contribuer à déconstruire les stéréotypes de genre dans la conception des Ressources Humaines.

Majeur·e·s est complémentaire à d’autres répertoires existants portés par des structures sœurs, aux dispositifs de mentorats etc…



À quel(s) besoin(s) répond cet outil et à qui s’adresse-t-il ?


Alice et Caroline : Majeur·e·s répond à un besoin de diversification rapide et efficace de sources d’informations, de réseaux et

d’identifications des professionnel·les de la musique pour ces derniers.

Nous sommes constamment en train de chercher des profils ayant un parcours, des spécialités ou des compétences adéquates à nos besoins : recrutement, constitution d’une équipe artistique, programmation de conférences, accompagnement, expertises, coaching, prestations, collaborations, composition de comités, jury etc…

Tous ces cas de figure sont autant facteurs de progression et de reconnaissance d’une carrière pour la personne identifiée. L’annuaire peut donc être utile à la fois pour celles et ceux qui souhaitent concrétiser leur mobilisation pour la diversité, mais aussi pour les personnes cherchant tout simplement à identifier rapidement “qui sait faire quoi”.

Pour les référencé·es, que l’on soit en recherche de mission ou en poste, figurer dans l’annuaire c’est rejoindre une communauté pour faire nombre, accentuer sa visibilité, valoriser un spectre plus large de son parcours et se créer des opportunités.



Qui est derrière ce dispositif ?


Alice et Caroline : Il s’agit de shesaid.so France, branche francophone d’un réseau international professionnel·les de la musique femmes, personnes trans et non-binaires, et allié·e·s, née en 2017. Le réseau anime une communauté de 4 300 personnes qui s’entre-aident sur un groupe Facebook privé en mixité-choisie, propose des temps de réseautage, programme et organise des conférences, coopère sur des dispositifs de mentorat…


Où aimeriez-vous en être dans 5 ans ?


Alice : À Lyon, ou pourquoi pas en Bretagne (ma région natale), au service de projets porteurs de sens.

Idéalement pour un lieu ou projet événementiel qui fédère et accueille professionnel·les et public.


Caroline : Dans la nature, ancrée dans une vie structurée par des échanges, des collaborations de toutes sortes et guidée par la sobriété, dans tout et tout le temps.


Quelle est votre dernière découverte musicale ?


Alice : J’ai eu de jolies révélations aux iNOUïs du Printemps de Bourges cette année. C’est dur de choisir mais puisqu’il faut : Oete (prononcer Eut’), un artiste qui m’a beaucoup touchée, dans la veine d’une chanson pop qui me rappelle beaucoup Fischbach (que j’adore aussi).


Caroline : La kudoro de Pongo ! C’est grâce à mon mari et mes fils que j’ai découvert cette artiste. Elle a beaucoup d’énergie et envoie un maximum de bonnes ondes, je l’écoute souvent avec mes enfants.

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